On ne répétera jamais assez qu’il est inadmissible que la Tunisie, jadis un des rares « bastions » des phosphates à travers le monde, se retrouve impuissante face à une production réduite à sa quantité minimale, dans une conjoncture économique des plus difficiles. D’où les multiples tentatives de sauver ce « joyau » afin qu’il reprenne sa place dans la dynamique nationale.
Le dernier «secours» en date est venu, pas plus tard que ce lundi 7 août, avec la signature par la Compagnie des phosphates de Gafsa(CPG) et la Société financière internationale (SFI), membre du Groupe de la Banque mondiale, d’un accord pour le financement, par le biais d’un don de 7 millions de dinars (MD), d’une étude relative à un projet intégré de transport hydraulique de phosphate commercial.
Ledit projet, dont les détails ont été déjà rendus publics et dont la valeur globale est de 1100 millions de dinars, est de nature à contribuer à revigorer ce secteur en butte à toutes les difficultés depuis plus d’une décennie.
Les origines de cette situation, qualifiée à l’unanimité de véritable aberration causant des pertes immenses au secteur énergétique et minier, sont pourtant connues sans que les autorités en place durant ladite décennie n’aient pu trouver les remèdes adéquats aux protestations massives et récurrentes qui ont entraîné des suspensions successives des activités dans le Bassin minier de Gafsa.
Or, au lieu de se pencher sur ce dossier stratégique et de tenter de satisfaire les revendications des populations locales, dont certaines sont compréhensibles, les différents gouvernements, qui se sont succédé, depuis 2011, n’ont rien fait pour affronter l’essentiel, à savoir les lobbies de la corruption, sachant que de présumés suspects sont en détention dans l’attente d’être traduits devant les tribunaux.
Résultat des courses, une grande fortune a été dilapidée, un climat social qui peut exploser à tout moment, un manque à gagner se chiffrant à des dizaines de milliards de dinars et, surtout, la perte d’une place de leader en la matière.
En tout état de cause, le secteur des phosphates, qui a fait, déjà, l’objet d’une réunion du Conseil de sécurité nationale, au terme du mois d’avril dernier, requiert une approche globale et des décisions concrètes en vue d’une relance de la production pour que ce minerai retrouve son niveau d’antan et le Bassin minier son positionnement stratégique.